Poème marcotté 1

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Extrait d'une série de 4 poèmes marcottés ou bouturés en anglais (sorry!) composés pour la revue Roundy House. En anglais : a stem poem
Démonstration et autres poèmes composés avec la même technique ICI.

Claire Dolan au Méliès : c'est vendredi à 21h

Je le dis à nouveau car le programme papier du festival Hors Limites ne mentionne pas la bonne date ni le site le bon horaire : la projection de Claire Dolan, de Lodge Kerrigan (qui se fera sans lui), suivie de la lecture de mon texte, c'est demain soir, vendredi, à 21 heures au cinéma Le Méliès, à Montreuil, métro Croix de Chavaux. L'entrée coûte 4 euros, ce que j'ai appris hier (obligation légale, ai-je compris). 


Claire Dolan est le deuxième film du cinéaste américain Lodge Kerrigan. Situé à Manhattan et à Newark, il suit le trajet une call-girl endettée, aux identités multiples, qui cherche à changer de vie. On peut trouver ici une critique détaillée du film, comprenant un lien vers un entretien avec le réalisateur, et là, un extrait en anglais.
Mon texte, paru dans la revue Inculte l'an dernier, s'intéresse à ce qui est montré, ou caché, du ciel à l'écran.

Petite Ourse de la Pauvreté


Les poèmes de Petite Ourse de la Pauvreté ont été écrits entre 1987 et 2007.
En vers justifiés, ils rendent hommage à sept personnages ayant vécu dans le Pas-de-Calais.

C'est Ivar Ch'Vavar, éditeur et poète vivant, qui, au long des années, m'a suggéré d'écrire la plupart des textes composant cette anthologie. On y rencontrera le romancier Georges Bernanos et son héroïne Mouchette, mon grand-père Fleury Verbrugghe, Benoît-Joseph Labre, saint patron des inadaptés sociaux, et les deux peintres, figures majeures de l'art brut, Augustin Lesage et Fleury-Joseph Crépin.

On peut se procurer ce livre en librairie ou sur le site de l'éditeur, Dernier Télégramme.

ISBN : 978-2-917136-51-5
Nombre de pages : 80 p.
Format : 17x22 cm.
Date de parution : 08/03/2012
Prix : 13 €

Diffusion-Distribution : GIDDE

à l'atelier

Ce qu'il reste d'une vie dans cet atelier où la mémoire fuit c'est encore et toujours l'amour d'une ville, de qui vous a donné de l'attention, la danse, la promenade. Ce qui, pensait-on, ne se raconte pas.

Elle dort, il lui tient la main. A ouvert les yeux aujourd'hui : ils étaient bleus. De son fauteuil, juste à côté, elle l'écoutait parler d'Hanoï. Se rendormait. Lui savait qu'il n'y retournerait pas, dans sa ville natale, pas pour le moment a-t-il ajouté - pour garder présent ce désir, s'est-on dit en sortant, admirant la souplesse, l'équilibre, la sagesse de la phrase.
Dehors, soleil, retour à la bibliothèque de Montreuil, point d'ancrage toujours.



















A l'atelier, de nouveau, Maison des vergers : 
Le père était autoritaire, comprend-on (et radin).
Je n'ai pas eu de frères et soeurs, regrette l'une des participantes.
En sortant de l'école, il n'était pas question de traîner.

Après les plaisirs retrouvés, les regrets affleurent en fin de séance (aujourd'hui c'est zéro, vlam, lance l'une), accompagnés de cette idée d'avoir eu une vie simple, de n'avoir rien à raconter. Dire quand même les champs, les travaux servant de distractions, cueillette et jour de marché. Le marché aux puces, tiens, se souvient celle qui a grandi à Montreuil.



















Dehors, soleil, la ville qu'on ne veut pas quitter. Nos jambes en marche. Nos pensées. Leurs mots.


*

Atelier est un mot au long cours, ici, à Montreuil, qui signifie aussi bien l'endroit d'où je vous écris (atelier de la bibliothèque) que séance d'atelier d'écriture (au lycée horticole ou à la maison de retraite dite des Vergers) (ce qui est donc le cas ici). 

La limace à tête de chat (35)

lire écrire relire réécrire nager

lire par fragments ou en entier
relire un roman (ou plutôt des passages) qui fut déterminant à dix, quinze, vingt ans
lire un seul mot
lier les phrases
relire les siennes
et encore et encore et encore jusqu'à ce que plus rien ne bouge
ou alors laisser du jeu
lire des inconnus
pas de préface pas de résumé on ne sait rien 
léger vertige : aura-t-on un avis ?
relire pour être payée
se fixer sur des points de grammaire
parler structure surtout ne pas se hasarder plus loin
ne rien dire
laisser le dos les doigts faire le travail sur le clavier
les heures passent et le soleil tourne
lire ensuite pour soi dans le métro 
Tangente vers l'est de Maylis de Kerangal par exemple
prendre la tangente, oui, après les trois heures de relecture à taper sans rien dire
rentrer et relire son texte
version 1 version 2 les changements je les arrête quand ?
écrire son journal penser ce n'est pas de l'écriture tant mieux
lire son courrier 
préparer l'atelier
lire à haute voix les textes des autres
préparer sa lecture
se relire à voix haute
chaque millimètre écran papier a son importance
lire et relire et écrire réécrire et un jour dire stop
j'envoie
fichier pages qui s'accumulent
demain je passe à la poste

et pendant ce temps-là plus d'images 
l'appareil-photo ne veut plus rien savoir
laisser le manucrit dans sa pochette rouge

aller nager

Lire / élire



Lire élire

"LeSalon du Livre de Paris se prépare à ouvrir ses portes. Depuis 2007, date deson accession à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy, contrairementà tous ses prédécesseurs, n’y a encore jamais mis les pieds. Adepte desmarathons au Salon de l’Agriculture, familier du Bourget où règne l’amiDassault, coutumier du Mondial de l’Automobile du camarade Carlos Goshn, iln’aura donc pas trouvé, en cinq ans, une demi-journée, pas même une heure oudeux, à consacrer au livre.

Quoique les Français décident en mai prochain, l’histoire retiendra que jamais unprésident de la République ne s’en sera autant pris à la culture – il aurad’ailleurs été le seul à ne jamais en faire aucun cas. Nous gardons en mémoireson offensive idiote contre La Princessede Clèves (œuvre dont les amateurs de littérature considèrent qu’ellefonde, rien de moins, le roman moderne), offensive qui sonnait aussi comme unlapsus : celui d’une certaine hainede la culture et d’une forme assumée de méprisde classe : comment voulez-vous qu’un(e) guichetièr(e) puisse lire,encore moins aimer, le texte de Madame de La Fayette ? De même que nousgardons en mémoire le déshonneur des attaques du camp présidentiel contre MarieN’Diaye, prix Goncourt, sans que jamais le président de la République ou sonministre de la Culture n’y trouvent à redire. Comme nous gardons en mémoire,encore, la farce avortée du transfert des cendres d’Albert Camus au Panthéon. Chacuncomplètera la liste à loisir.

NicolasSarkozy a donc attenté à la culture.
Ila remis en cause l’exception culturelle qui, pour partie, fonde la République.Non content de s’être engagé dans la dérisoire pantalonnade que fut le Conseilde la Création artistique (lequel, en dépit des talents individuels qui leconstituaient, se révéla aussi budgétivore qu’inutile), le président-candidat auramis toute son application à saper l’idée même d’un ministère de la Culture dignede ce nom : le livre, relégué au rang de simple service, ne dispose plus d’une Directionà part entière, tandis que les Directions régionales des Affaires culturellesvoient leurs crédits fondre, que les nominations n’ont jamais été aussi discrétionnaires,que les subventions n’en finissent pas de baisser (quand elles ne sont pas supprimées),et que les établissements publics se contentent de souffler dans le sens duvent en singeant les agences anglo-saxonnes.

Enimposant une hausse de la tva (désormaisfixée à 7 %), le président-candidat prouve qu’il n’a ni compris, ni même perçu,la fragilité du secteur : après avoir guerroyé contre l’Union européenne pourimposer une baisse du taux dans la restauration, Nicolas Sarkozy aura fait lasourde oreille avec les auteurs, éditeurs et libraires qui, unanimes, continuentde tirer la sonnette d’alarme. Ici aussi, ici encore, le ministre de laCulture, mis devant le fait accompli, n’aura pesé pour rien : inaudible, invisible,impotent, il aura sans doute préféré conserver son poste et continuerd’affaiblir une fonction ministérielle qui n’en demandait pas tant. Depuis, ilne cesse d’ailleurs d’apporter de nouvelles preuves de sa méconnaissance desenjeux, répétant à qui mieux mieux que la hausse de la tva ne représentera guère que 30 centimes d’eurosd’augmentation sur le prix de vente d’un livre. Mais qui chiffrera les heuresde travail des libraires ? Qui compensera les pertes sèches sur les livresde fonds (l’âme de la librairie) ? Pour la librairie indépendante, pour lapetite et moyenne édition, pour les écrivains eux-mêmes, la mesure aura, adéjà, des répercussions, répercussions d’autant plus dramatiques que le secteursouffre déjà des mille effets conjoints de la crise et d’une surconcentration capitalistiquequi n’en finit pas de saper l’ambition proclamée de la diversité.

Cequi fut à l’œuvre, en vérité, durant les cinq années de ce triste mandatprésidentiel, c’est donc un mépris permanent, inégalé, pour la culture, lelivre et la connaissance : pour tout ce qui, en fait, ne se consomme passur place. Ce qui fut à l’œuvre, c’est l’affaissement d’une République dont lesfigures tutélaires eurent pour noms Voltaire, Hugo, Jaurès, Blum, Péguy, Bernanos,de Gaulle, Mauriac, Malraux, Sartre ou Lindon : c’était avant que lamystique se dégrade en spectacle et finisse par arborer le rictus de Jean-MarieBigard ou de Doc Gynéco.

Lelivre n’existe pas en dehors de la Cité. écriren’est pas un acte éthéré dont le monde serait absent : sans l’êtreexpressément, l’acte charrie aussi sa part d’engagement. Nous ne sommes pasnécessairement d’accord sur tout, nous ne sommes pas pareillement militants, maisnous avons en commun cette conviction : en méprisant la culture, c’est laRépublique elle-même que Nicolas Sarkozy expose ; c’est une certaine idée,non seulement de la France, mais de ce qui fait vivre et tenir les hommesensemble, qu’il décide de passer sous les fourches caudines de la « profitabilité »financière et de la raison « managériale ». Au moment où il brigueun second mandat présidentiel, qu’a-t-il donc à proposer aux artistes,écrivains, éditeurs et libraires, qui soit de nature à les soutenir et qui nerelèverait pas de promesses seulement destinées à recueillir leur onction(électorale) ?

Illit, dit-il. Devrions-nous l’élire ?"

Signataires: Philippe Annocque, écrivain ; Claro, écrivain ; Nathalie Lacroix, libraire ; Laure Limongi, éditrice ; Lionel-Edouard Martin, écrivain ; Vincent Monadé, directeur du MOTif ; Romain Verger, écrivain ; Marc Villemain, écrivain et éditeur.


[Ce "point de vue" est paru dans l'édition du 16 mars du journal Le Monde]

LEOPARD

Sampling génétique lion-panthère,
Sur le pied de guerre,
Il enfile sa tenue.

Léopard

En manteau camouflage,
Aux armoiries d’Angleterre.

Il devient léopard de mer,

Bouffeur de manchots.

Il s’en va, il s’éloigne...

Décor Lafayette #28















repère : du dernier étage, avec vue


Guetteur, écoute et sois un peu patient. Si, sans rien attendre, sans rien en conclure tu te penches encore à la fenêtre tu verras de très haut, de plus haut que tu crois le parking à voiture unique, les toits plats, une plage de pierres contre la mer pétrole. Tu suivras des yeux un cycliste, un train, l'écume de ce que tu ne nommeras pas, faute de savoir ce que c'est. Tu confondras le cerf-volant et le rapace, le bateau et le requin. Tu ne sauras plus désigner. Tu te laisseras porter par les formes, le mouvement. Tu domineras et cela ne voudra rien dire. 

Etincelles (Blanche et autres)

Quelques nouvelles lectures de "Blanche étincelle"
1 Lucien Suel ou l'art de la dépression saisonnière, un article de Vanessa Postec sur le site Les Influences.
2 Le billet de Sylire sur son blog La vie est un roman.
3 Pol-Jean Mervillon dans le Petit Quentin n°273 (colonne de gauche, page 12) réussit à évoquer mes œuvres romanesques complètes (jardinier, patience, étincelle).
4 Une légère réticence sur le blog Les fanas de livres, article signé Gambadou.
5 Et la merveilleuse Brigetoun (Brigitte Célerier) signe un billet émouvant, en lien avec sa vie, « Recroquevillée, un peu, mais Blanche étincelle... » sur son blog « Paumée ».

On peut aussi, pour se faire une idée, lire ou télécharger les 20 premières pages de Blanche étincelle sur le site ePagine.

La même Brigetoun publie sur un autre blog « Le relief des restes », un de mes poèmes originellement écrit pour la revue électronique de Pierre Ménard D'ici là n°2.
Sur son blog Grains d'encre, Jean-Pierre Sautreau a reproduit (exhumé) quelques souvenirs de mon enfance parus dans Canal Mémoire.
Christine Jeanney a utilisé une autre de mes photos (Ajaccio) pour écrire à sa façon une nouvelle Todolist sur son site Tentatives.

TOOG (Gilles Weinzaepflen) parle sur son blog de notre rencontre récente à Amiens à La Briqueterie pour une soirée autour de son film « La Poésie s'appelle reviens », soirée organisée par l'association Par les docs et la librairie Pages d'encre, à laquelle Ivar Ch'Vavar et moi avons participé.
A ce propos, on trouve sur un forum oulipien une discussion sur la contrainte rachidienne que j'avais employée pour écrire un hommage à Ivar Ch'Vavar (lu par ailleurs à la soirée de La Briqueterie)

Autres archives, de 1988 à 2012, celles de la galerie Galerij à Zierikzee (NL) dirigée par le mail-artist Ever Arts (Johan Everaers).

J'ai ajouté récemment un message « En attendant l'ouverture des portes de L'Albatros », sur le blog Carnet de voyage 2012 consacré à l'ouvrage à paraître en novembre pour les 20 ans de l'ENSSIB.